Représentation, perspective, ligne, forme, support
Par ailleurs, un lexique de formes en écho avec la culture de ma ville Marseille s’est imposé à moi. Mes paysages sont devenus urbains. J'ai travaillé par à partir de l’espace immédiat autour de moi, de ma rue, de mon quartier, de ma ville. C’est un thème lié à mon environnement qui dépasse la simple question du paysage et allie une réflexion social à une question liée aux surfaces et à la perspective. Les murs sont présent dans mon travail, une image qui met en question la surface de la toile ainsi que l’accrochage. Je réfléchis également à l’usure, l’érosion et la vétusté de certains lieux urbains, notamment dans ma ville.
Une rencontre avec Jean-Jacques Surian a renforcé mes convictions sur la richesse de Marseille qui a mes yeux est un bouillon culturel, une histoire en perpétuelle mouvement avec des paysages urbains variés. C’est une porte ouverte sur le monde, Marseille est aussi une ville ouverte sur la mer avec un port maritime important.
Dans mes peintures j’ai fait l’expérience de l’accumulation de plusieurs peintures sur une même toile. J’ai travaillé par endroit l’effacement afin de faire remonter les couches recouvertes. Il a été question de temps, de maturation d’une idée en évolution.
Une dimension social peut apparaître partiellement. En l’occurence, une de mes peinture représente un compteur électrique bloqué afin d’éviter de payer les factures d’électricité. Le contexte social dans lequel nous évoluons me semble indissociable de ma pratique. La réflexion picturale, notamment depuis les peintres de la Figuration Narrative (comme Gerard Fromager, Hervé Télématique ou Cueco) questionne la part de « sociabilité » de la pratique des peintres. Depuis Gustave Courbet nous savons que la peinture est aussi un champ d’investigation propre au débat de société, une forme d’engagement possible dans le champ de la ville par exemple, des problème liés à la pauvreté ou à l’espèce. (par exemple certains lieux à l’abandon)
Joseph Beys « Chaque homme est un artiste » « Le monde est plein d’énigmes, mais c’est l’homme qui est la solution de ces énigmes ».
Il est aussi question de figuration et de narration dans mes recherches. M’appuyant sur des objets réels de mon environnement, des micros-événements vécus; Je les introduis dans la construction de ma toile, non pour représenter un espace réel mais comme forme structurant un espace pictural.
La pensée Shanshui dans l’art du paysage chinois est également au centre de mes préoccupations. Dans l’organisation de mes paysages en questionnant la notion perspective, l’espace de la toile. Car il faut s’efforcer de rendre sensible le mystère de la nature ou la ville et d’en capter la beauté. Je pense parfois à Paris tel que Baudelaire ou Walter Benjamin l’on vécu. Dans la peinture chinoise la représentation des éléments tel que montagnes, rivières ont une symbolique et également un lien fort avec le corps. Ces représentations peuvent se retrouver en tant que métaphore et « bibliothèque » de formes constituant le mobilier urbain ( gratte ciel, bouche d’égout, panneaux de signalisations, …)
Esthétique et peinture de paysage en Chine
« L’esprit chinois pose le Tao comme un absolu, seul réel dans un univers d’aspect; Pour lui, toute choses, ferme au sein du Tao, sont en elle-mêmes fugaces et changeantes. Elles signifient l’invisibles, mais n’existent qu’en relation à lui. Dans un tel système de représentation, tout objet est symbole d’un Inconnaissable qu’il suggère mais ne livre pas, (…)et la conduit par un cheminement cyclique, à l’intuition de l’Essence unique ».